lundi 2 avril 2012

Projet 52 (bis) : Douceur

De la douceur, de ce monde, loin, de plus en plus.

Le temps qui passe m’en éloigne et pourtant les images restent gravées dans ma mémoire.

Une photo échappée d’un album jauni, un doudou qui habite mes draps, une odeur venue de nulle part. Enfin de là-bas. L’enfance.

De la douceur d’un monde sans responsabilités que celle de faire manger les poupées. De la candeur d’un monde aux couleurs acidulées. Du bonheur des jeux sans fins, qui nous font atteindre le ciel, des royaumes enchantés, la grange à l’abri des loups. De la joie des éclats de rire les pieds joints dans les flaques, le chocolat au fond de la casserole, le très bien en haut de la page grands carreaux.

De la douceur des bras dans lesquels on peut se blottir, des bisous dans le cou que maman me vole tous les soirs et ceux sur le front du matin. Du réconfort de ces deux doigts que je peux téter quand le monde des rêves vient frapper à mes paupières.

Pêle-mêle de souvenirs, en vrac, toi toi mon toi, le bain dans le lavabo de la cuisine, la vaisselle des gorges du Tarne, les étés dans mon grand nord, les sièges dans le sable de mon grand-père, ses mots croisés, ma tête sur son ventre, Comme d’habitude avec mon papa, un dimanche de travaux, Gnagna, Carlito Benzi, Saint Nicolas, Marotte et Charlie, les petzouilles, les retours en voiture Dirty Dancing en boucle, Marre de cette nana-là aussi, la petite souris et les gaufres par la fenêtre, Maman-Marraine-Fabien le trio de mes vacances, la tarte à la rhubarbe et les groseille sur les branches, …

Album aux couleurs encore éclatantes, album gravé, album qui me construit, album infini de petits riens qui font tout.

De la douceur de ces années passées, qui s’éloignent, mais ne sont jamais loin.

De la douceur de mon enfance.




SO: 1600
Exposure: 1/60 sec
Aperture: 2.8
Focal Length: 50mm

Pour le pourquoi comment, ces canards sont réellement mes compagnons de bains que ma maman conserve dans sa salle de bain. Avec eux j’ai traversé les mers, les océans, bravé des tempêtes, sauvé mes barbies, compris la flottaison, passé des heures dans l’eau qui refroidie et fripe la peau.

Et le tissu est celui du pashmina maternel. J’ai de nombreuses images d’elle le portant, différemment de comment je le porte aujourd’hui. En effet il est mien, il m’accompagne souvent, tout le temps. Il est rare de me croiser sans et malgré tout son odeur reste.

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