lundi 1 août 2011

Où es tu passé petit Ballon rouge ?

Bruit des vagues. Bruit du vent

Où es tu passé petit ballon rouge ?


J’ai pleuré quand tu étais meurtri, tout trempé, à la fin du Ballon rouge d’Albert Lamorisse, et que tu te flétrissais à vue d’œil. Je t’avais pourtant crié de partir, partir loin de ces méchants écoliers.

Et puis soudain, en un coup de pied fatal, je prenais conscience que les choses avaient une fin. Je suis pourtant parti dans le ciel avec tous tes amis, mais toi, seulement toi, tu n’étais plus là.

Où es tu passé petit Ballon rouge ?


Et puis je t’ai revu, dans ce film aux milles couleurs de Pixar, où tous les ballons du monde emportent la maison d’un vieillard pour un dernier voyage. Personne ne t’a vu derrière leurs lunettes 3D. Mais moi, dès la seconde où les ballons ont éventré le toit et l’écran, je t’ai vu, tout au sommet, petit ballon rouge. Et à nouveau, tu faisais battre mon cœur. Tu me faisais rire, tu me faisais rêver. Ah ah ah… Mais, je ne suis pas folle vous savez !

Mais ou es tu, toi, depuis tout ce temps, petit ballon rouge ?


J’ai suivi mon chemin. J’ai grandi. Mais toi, tu n’es plus derrière moi. Non,tu es ailleurs. Tu flottes.Pourtant il me semble, vers la fin de l’année, quand je remets enfin les pieds sur la plage, que tu es encore là quelque part.Le bruit du vent semble te ramener à nouveau, et le mouvement des vagues semble lécher ta forme arrondie.

Je te recherche alors que tous mes sens sont en éveil, appelés par ce retour à la nature. Il y a tant de choses à voir, à écouter. Le soleil qui teinte ma peau d’un caramel scintillant pour faire de moi la plus belle. Les vagues d’écumes qui caressent mes pieds avant qu’ils ne s’enfoncent dans le sable mouillé, le vent qui file à Très Grande Vitesse sur mon visage et pour finir sa course folle, entre mes jambes.


Alors je ris, je ris juste d’être devant ce paysage, mais dans ce rire c’est toi que j’entends et les souvenirs s’entremêlent. Je t’ai vu pour la première fois dans les rues si silencieuses d’un Paris oublié, les moments partagés défilent à vide dans ma tête comme pour continuer le film.

Comme moi, tu adorerais sûrement tremper tes pieds dans la mousse d’écume, juste pour le plaisir du contact de toutes ces petites bulles qui éclatent une à une sur ma peau et disparaissent en quelques secondes. Je te retrouve derrière un fétu de paille, isolé, loin du bruit des touristes et des plages surpeuplées. Tu t’accroches aux fourrés, tu tiens bon contre le vent, juste pour le plaisir de fendre la nature et te laisser glisser le longs des herbes folles.

Ensemble, on se coucherait dans le sable pour nous y enfoncer et laisser notre empreinte dans la terre, puis nous nous recourberions l’un contre l’autre, pour ne former plus qu’un.


Je te vois danser comme un funambule sur ton fil derrière le rire d’un enfant, le soleil qui nous offre son plus bel horizon. Et peut-être la promesse d’une ère nouvelle sous le prisme rougeoyant d’un cœur qui bat.

Tu m’as laissé faire mon chemin, loin des couleurs éclatantes et des danses avec toi le long des rues, mais tu es toujours là, derrière chaque lieu de mon enfance, entre les rires partagés entre amis, niché entre mes souvenirs, tu m’as guidé jusque là, et je sais que tu continueras de m’emmener loin, très loin, et qu’en fermant les yeux, je m’envolerai avec toi haut dans le ciel.


Photo de Moi, Texte Damien Virgitti sous l’œil bienveillant de Sir William D

5 commentaires:

  1. Je connais ce livre, je l'ai retrouvé il y a peu dans une brocante :oD, je l'ai racheté pour mes enfants mais pour le moment il est chez mes parents, je n'ai pas pris le temps de le relire, il y a d'ailleurs beaucoup plus de texte que dans mon souvenir... les images m'avaient surement plus marquée ^^

    sinon je suis déçue car je ne pense pas que l'on va pouvoir partir dans le nord cette année -_-' nous avons eu des soucis de voiture et du en acheter une nouvelle, puis il va falloir faire expertiser l'autre (elle n'avait que 126000km...) du coup notre budget vacance est un peu corrompu ! Et puis nous sommes déjà partis une semaine dans le Vercors, pas très loin de chez nous (2h de route s'il n'y a pas de bouchons) mais le trajet fut rude avec mon dernier qui a pleuré la moitié du trajet allé et presque autant pour le retour du coup les 9h de route pour monter à Calais nous semblent insurmontables... tant pis ! on ira plus tard, Toussaint ou pâque ou encore l'été prochain ...

    Donc merci de photographier ces plage pour moi ^^ j'ai un peu l'impression d'y être lol

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  2. Les ballons rouge et blancs de notre enfance...
    Comme elles sont belles tes photos et l'histoire qui va avec donne de l'élan au ballon, c'est presqque dommage qu'il ne s'envole pas à la fin...

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  3. "Je n'ai pas eu de ballon rouge, quand j'étais gosse dans mon quartier..."
    Tes photos ramènent dans ma tête cette belle chanson de Lama, avec sa mélodie qui me fait dresser les poils sur les bras.
    http://www.youtube.com/watch?v=xb2MD2sBFH4
    Plein de souvenirs d'enfance se bousculent. Merci !

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  4. Alors moi je ne connais pas le livre, je connais le film dont parle Damien au début...ou peut être qu'on me la lu petite et que mon subconscient a parlé!
    @ Paki: trop dommage que tu ne puisse pas y aller j'aurais bien aimé ton oeil sur ce coin! Mais bon je comprends 9h....Il me reste encore des photos en stock ça devrait aller!
    @ Champagne: hihihi j'ai bien essayé de le faire s'envoler...il a juste voulu rouler sur la plage et j'intriguais pas mal....
    @Auréile: meric pour la découverte musicale du jour!

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  5. http://www.snuipp.fr/Le-ballon-rouge-A-Texte-et-photos

    ;o)

    (cool pour les photos !)

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